Résonance à travers l’œuvre de Jackson Pollock

No. 5, 1948 Jackson Pollock

Dans le cadre de mes recherches sur la résonance, j’ai décidé de m’attarder sur un des artistes qui ont influencé mon travail depuis plus de 25 ans de créations. Au cours de mes années lycée, l’option arts, grâce à son approche corrélative entre l’histoire des arts et la pratique des arts plastiques, m’a ouvert un panorama fantastique et immense, déterminant ainsi la façon dont je verrai et vivrai ma vie par, grâce et à travers l’Art.  Je découvris alors l’œuvre de l’artiste expressionniste américain Jackson Pollock (1912-1956) a été un élément déclencheur et un moteur dans ma pratique artistique. Il symbolise pour moi une voie de libération, une liberté d’expression, une recherche par l’indompté et l’indomptable.

 

Autumn Rhythm (number 30), 1950 Jackson Pollock 

Né en 1912 dans le Wyoming, l’enfance de Jackson Pollock est tourmentée par les déménagements professionnels de son père souvent absent et alcoolique et une mère autoritaire et surprotectrice. En 1923, il a l’occasion de découvrir une réserve indienne et son art primitif qui aura une profonde influence dans son travail artistique par la suite. Après quelques années laborieuses, des études secondaires balançant entre échecs et renvois, des thérapies et cures de désintoxication pour tenter de vaincre son alcoolisme, Pollock expérimentera plusieurs médium  ; l’art lui sert ainsi de moyen de délivrance de ses émotions, de ses angoisses et de sa colère, ainsi que d’exprimer son univers intérieur. Dès 1947, l’artiste Jackson Pollock abandonne l’idée qu’un tableau doit avoir une composition étudiée et réfléchie à l’avance en négligeant le contrôle absolu sur l’œuvre. Pour l’anecdote, l’artiste énervé de ne pas réussir à peindre avec autant de talent que Picasso, dans un mouvement de rage, aurait jeté le catalogue d’œuvres de Picasso au loin et lancé un pinceau gorgé de peinture qui coula sur une toile posée au sol. De ce profond accès de désespoir, il inventa ainsi, une technique particulière : le dripping et sera aussi surnommé Jack the Dripper (Jeu de mots en référence à Jack the ripper).  Son art ne connaitra  de véritable succès qu’après sa mort, survenue tragiquement et prématurément à l’âge de 44 ans dans un accident de la route, certaines œuvres atteindront même des records de prix de vente.

 

Ses tableaux ont mille et une entrée, nous sommes littéralement happés autant visuellement, physiquement que psychiquement, dans ce flot de couleurs incessant, furieux, sans réel point de repères.

 

« Quand je suis dans mon tableau, je ne suis pas conscient de ce que je fais. C’est seulement après une espèce de temps de prise de connaissance que je vois ce que j’ai voulu faire. […] et le tableau est réussi. » — Jackson Pollock

Convergence, 1952 Jackson Pollock

 

Son geste en tant que mouvement et action du corps projette et/ou répand la peinture pour n’imprimer sur la toile que le geste, le déplacement, le rythme et même le corps à corps du peintre avec son matériau, équivalent à une danse fiévreuse et endiablée. Aussi, Jackson Pollock révèle être littéralement dans le tableau en exprimant un monde intérieur : celui de l’énergie, le mouvement et d’autres forces intérieures ; conjuguant ainsi les principes de l’ordre et du chaos. Le hasard est un élément opérateur dans son travail, l’automatisme met en action son corps entier. Ces toiles gigantesques sont le résultat d’une chorégraphie subtile, tandis que d’autres sont le fruit du hasard qui porte les traces par les accidents de matières visibles. L’intervention du hasard réconcilie, en quelque sorte, les formes vivantes naturelles imposées par la perception et les formes suscitées par l’esprit. Le résultat est comme la trace d’un combat entre l’énergie créatrice et le mouvement perpétuel des formes sauvages. L’énergie créatrice unique que les œuvres de Jackson Pollock dégage provoque en moi un effet hypnotique, un trouble attractif et une admiration éternelle et offre la possibilité d’un ou plusieurs chemins dans sa quête que l’on peut aussi faire notre. Cette quête est une recherche de résonance entre notre monde intérieur et extérieur, un moyen de se perdre et de se raccrocher à ce qui est donné de penser, d’imaginer, de sentir, de rêver et de voir. Adolescent, le besoin d’identification et d’imitation est grand, dans le garage familial, j’ai donc pris de larges morceaux de linoleum et utilisé les fonds de pots de peinture acrylique pour déverser autant que je pouvais ma rage, mon mal-être, mon énergie dévorante et mon envie de créer et laisser une empreinte. Plus tard, lorsque j’ai commencé ma série au hasard des encres, j’ai voulu retrouver ce laisser-aller par la couleur et le geste comme base de création.

N’ayant pas eu l’occasion de pouvoir admirer une de ses œuvres de mes yeux, m’imaginer cette rencontre est un délicieux voyage imaginaire ! Si vous voulez observer Jackson Pollock en pleine création, je vous recommande cette courte vidéo :

Si vous voulez en apprendre d’avantage sur Jackson Pollock et son oeuvre, je vous recommande également de visiter les sites internet :

http://www.jackson-pollock.info/

https://diacritik.com/2016/04/13/jackson-pollock-les-reves-et-les-aborigenes-par-simone-korff-sausse/

https://www.cineclubdecaen.com/peinture/peintres/pollock/pollock.htm

et la lecture de l’excellent ouvrage  Jackson Pollock et le chamanisme issu de l’exposition de 2009 à la Pinacothèque de Paris (http://www.pinacotheque.com/pollock-et-le-chamanisme/)

 

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